Une journée en tant qu'étudiante cubaine
- Laura
- 30 mai 2017
- 3 min de lecture

Le matin petit déjeuner très copieux chez les cubains, des jus de fruits, du pain, de la confiture d'ananas, des fruits à foison.... De quoi prendre suffisamment d'énergie pour la journée qui nous attend. Les quatre de la même maison nous décidons de nous aventurer dans les rues de Santiago de Cuba, près de la Plaza Dolores. Le climat est déjà beaucoup plus chaud et lourd, un épais nuage de fumée de voiture enveloppe le tour des collines de la ville, on entend le vrombissement des moteurs américains, ça klaxonne de partout, où que l'on se tourne, on monte d'abord visiter la Plaza de Marte, tous les gens sont dehors, c'est une vraie fourmillière, tous les bruits se confondent dans une atmosphère très chaude, nous sommes les sujets de tous les regards avec nos têres d'étrangères... Très impressionant, à la même échelle dont on parlerait de New-York la ville qui ne dort jamais, Santiago de Cuba c'est la ville où tous vivent dans une telle proximité les uns des autres, où l'air est étouffant et où vous ne savez plus où donner de la tête. On décide ensuite de redescendre vers la Plaza Dolores pour rejoindre le quartier français, à mesure que l'on traverse, que l'on marche sur les pavés de la rue piétonne, la musique résonne en fond sonore et le son s'accentue à mesure qu'on s'approche du quartier français.. En effet lorsque l'on se retrouve sous l'hôtel français, c'est une horde de cubain musiciens qui jouent frappe dans leurs mains, attendant l'applaudissement des quelques étrangers sortis de l'hôtel... A ce moment précis c'est un peu comme si on avait changé de ville, les étrangers ne sont plus aussi étrangers, on cherche plus à les séduire que du côté où nous résidons... De ce côté ci en effet les cubains nous abrodent facilement, et nous propose même de nous faire visiter la ville...
Mais là les choses se corsent puisque nous n'avons pas encore changé notre monnaie et nous ne pouvons donner aucun centimes de pesos pour la visite de la ville mais nous voilà tout de même parties avec un
cubain qui nous fait arpenter les rues de la Révolution...
C'est vrai... Nous l'oublions en tant que français, mais nous sommes au coeur même de la Révolution, c'était à Santiago de Cuba que Fidel avait prévu d'arriver pour lancer la Révolution, et c'est depuis cette ville qu'il réalisera de nombreux discours... On sent d'ailleurs cette présence extrême de la Révolution sur d'énormes panneaux de propagande dans la ville commme on aurait pu en voir pendant la Seconde Guerre Mondiale à l'effigie de dictateurs. D'ailleurs on commence à comprendre de mieux en mieux le regard qu'ils portent sur les étrangers à Satiago de Cuba qui n'a rien à voir avec la Havane (prochain post). Nous visitons donc uen grande partie de la ville avec le vécu d'un de ces cubains, révolutionaire dans l'âme et fier de son pays, c'est très étrange pour nous d'entendre tout ce qu'ils ont à dire sur la fierté de leur pays aux vues de la pauvreté de leur ville, de leurs infrastructures, qui ont conservé un esprit très colonialiste. On a cette impression qu'un seul discours leur a été distillé en permanence, et je pense que c'est réellement là qu'on réalise que nous français de l'autre côté de l'Océan Atlantique on est chanceux de pouvoir en étudiant avoir la liberté de penser ce que nous voulons, de pouvoir entendre des discours différents, opposés, de forger notre propre personnalité sur notre passé.
Cette première visite nous a permis au moins de se faire notre propre idée de la ville, de ses habitants, et d'être plongées au coeur du pays, sans tout le côté touristique qui gâche la réelle vision du monde cubain, parce qu'au delà de la pauvreté il y a beaucoup de choses que l'on apprend d'eux sur nous même...
L'après midi est moins palpitante à raconter puisque nous rencontrons nos professeurs et les étudiants qui nous accompagneront tout au long du séjour.
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